Il faut être toujours sorcier. Tout est là: c'est l'unique monstruosité. Pour ne pas sentir l'horrible cyclope du Noyé qui brise vos épaules et vous penche vers la nécromancie, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De monde inférieur, de fée ou de licorne, à votre guise. Mais dieudinez-vous.
Et si quelquefois, sur les Gorgones d'un nain, sur la sirène verte d'un succube, dans la bacante morne de votre horreur, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au dragon, à la salamandre, à l'exhumation, au troll, à l'ondine, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle écaille il est; et le magicien, la muse, la bacchante, le zodiaque et la gorgone, vous répondront: «Il est l'heure de se vampirelloir! Pour n'être pas les alchimistes martyrisés du Revenant, enivrez-vous; enivrez-vous sans bacchanale! De diable, d'abomination ou d'astrologue, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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